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L’inflation, cette épée de Damoclès au-dessus de Donald Trump

Elu sur la promesse de maîtriser la hausse des prix, le président américain est forcément conscient qu’il ne peut pas échouer sur ce point. Mais plusieurs des mesures qu’il a annoncées sont de nature inflationniste. Aveuglement ou stratégie en plusieurs étapes?

Donald Trump risque-t-il d’avoir un problème d’inflation? La hausse des prix a été la première préoccupation des Américains au moment de l’élection présidentielle. L’ex-promoteur immobilier l’a emporté en assurant qu’elle ne repartirait pas (et que la croissance serait solide). Or depuis son entrée en fonction, le républicain a multiplié les annonces de mesures potentiellement inflationnistes, à commencer par l’instauration de tarifs douaniers.

Son raisonnement n’est pas toujours facile à comprendre et des médias ont même parlé de la guerre commerciale la plus stupide de l’histoire. Mais on peine à imaginer que le président de la première économie du monde ne soit pas conscient du risque que les prix repartent à la hausse. Ou au moins que son entourage ne lui ait pas signalé. D’autant plus que, à un niveau de 3% en rythme annualisé, l’inflation a encore surpris à la hausse en janvier, c’est-à-dire avant l’entrée en vigueur des droits de douane supplémentaires. Comment le président compte-t-il contenir l’inflation?

Dix pour cent de droits de douane sur quelque 525 milliards de dollars de produits chinois depuis mardi passé. Des tarifs douaniers de 25% sur tous les produits importés du Mexique et du Canada dès le 1er mars. Et sur l’acier et l’aluminium qui entrent aux Etats-Unis dès le 12 mars. Sans oublier l’annonce, vendredi, de tarifs douaniers «réciproques» avec le reste du monde. Autant d’initiatives qui risquent de renchérir les produits consommés par les ménages américains ou les composants utilisés par les entreprises du pays.

Menaces, exemptions et retour en arrière

«Donald Trump veut relancer l’économie, réduire le déficit commercial américain ou diminuer les dépenses publiques, ce qui peut avoir un effet sur l’inflation, mais il n’a pas annoncé de mesures spécifiques contre l’inflation pour le moment», observe Fabrizio Quirighetti, de la société de gestion genevoise Decalia.

Par ailleurs, «on manque toujours de visibilité sur la mise en place des différentes mesures, sur les taux des droits de douane qui seront appliqués, sur quels produits ou pays, à partir de quand ou encore sur l’ampleur de la baisse des dépenses du gouvernement», souligne l’économiste.

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait ainsi annoncé des sanctions tarifaires entre 10 et 25% sur l’acier et l’aluminium en mars 2018. Il y avait soumis le Canada et le Mexique en mai, avant de les exempter un an plus tard. Puis de remettre des tarifs sur l’aluminium canadien en août 2020 et de les supprimer en septembre, rappelle Florian Marini, responsable des investissements chez Bruellan. «Il est donc possible qu’une guerre commerciale ne se déclenche pas, mais l’environnement restera très volatil», estime-t-il.

«Quelles que soient les combinaisons entre ces différents facteurs, on se dirige vers davantage d’inflation d’ici un an, qui pourrait augmenter de 0,3-0,4%, mais jusqu’à 1,5% selon les scénarios. Il faudra aussi voir l’évolution de la croissance ou du billet vert», reprend Fabrizio Quirighetti. La Fed de Boston estime par exemple que les tarifs douaniers de 25% sur le Canada et le Mexique et ceux de 10% sur la Chine ajouteraient 0,5 à 0,8% d’inflation.

Politique migratoire inflationniste

Un autre facteur inflationniste, moins commenté, découle des massifs renvois aux frontières que veut opérer Donald Trump, enchaîne Florian Marini, de Bruellan: «Sous Joe Biden, l’immigration de 3 à 4 millions d’individus par année apportait 2 millions de travailleurs supplémentaires à l’économie américaine; or l’administration Trump veut limiter l’immigration à un demi-million, ce qui tarira l’offre de main-d’œuvre.»

La demande de la part des entreprises n’étant pas particulièrement tendue pour le moment, les conséquences de cette raréfaction de la main-d’œuvre risque d’apparaître plus tard – en 2026 si la croissance demeure forte outre-Atlantique – et d’alimenter une inflation via les salaires, qui sont un puissant vecteur de hausse des prix, détaille le responsable des investissements genevois.

En plus de mesures pro-croissance comme les baisses d’impôts et les allègements de la réglementation, Donald Trump veut aussi un prix du pétrole bas, enchaîne Sébastien Gyger, de la Banque cantonale vaudoise (BCV). «C’est l’un des piliers de son programme, qui est certes moins commenté mais qui pourrait contrebalancer les effets d’autres décisions, puisqu’une énergie moins chère influence considérablement le niveau général des prix», observe le responsable des investissements.

Le président républicain souhaite augmenter la production américaine de 3 millions de barils équivalents pétrole par jour, alors que les Etats-Unis fournissent un total de 13 millions de barils. Si elle se concrétise, cette production supplémentaire pourrait provoquer une baisse des cours mondiaux dans la mesure où les autres grands producteurs, comme la Russie ou l’OPEP, restreignent plutôt leurs flux; les tensions géopolitiques semblent en voie d’apaisement et les énergies vertes alimentent aussi l’offre, décrypte Sébastien Gyger.

«Je vais demander à l’Arabie saoudite et à l’OPEP de baisser le coût du pétrole», avait d’ailleurs affirmé le président américain lors du WEF de Davos, le 23 janvier. Le baril de brut est pour le moment resté stable sur un mois, à environ 71 dollars pour le WTI.

«Trop beau pour être vrai»

Ce souhait d’avoir un pétrole moins cher tout en augmentant la production américaine est «trop beau pour être vrai», estime Florian Marini, de Bruellan. D’une part, dans les hydrocarbures, les projets s’étalent sur plusieurs années, donc «les producteurs ont besoin de prix stables ou en augmentation, pas d’une baisse des cours». D’autre part, les investissements sont colossaux, en particulier en acier, qui représente 10 à 20% du coût total pour des projets onshore ou de 20% à 35% pour de l’offshore.

«Or l’acier va coûter plus cher à cause des tarifs douaniers de 25% qui entreront en vigueur le 12 mars. Il est donc peu probable que les entrepreneurs américains suivent la volonté de Trump dans ces conditions», estime Florian Marini.

La Fed veut éviter une erreur de politique monétaire

Avoir une inflation déjà élevée (comme en janvier) alors que les tarifs douaniers vont entrer en vigueur n’est peut-être pas optimal. Car l’économie américaine se trouve peut-être déjà en surchauffe. Tous les composants de l’indice des prix sont d’ailleurs repartis à la hausse en janvier (nourriture, biens, énergie, voitures d’occasion, services, logement), tirés par la hausse rapide des salaires qui se poursuit (+4,1% en glissement annuel, +0,5% en glissement mensuel), relève une note du gérant d’actifs Silex.

Ces tendances n’encourageront pas la Réserve fédérale à baisser ses taux d’intérêt. Le gouverneur de la Fed, Jerome Powell, l’a d’ailleurs répété mercredi lors de son audition par le Sénat: la banque centrale américaine n’est pas pressée de réduire les taux d’intérêt de sitôt. Voilà qui pourrait entrer en conflit avec la volonté de Donald Trump d’avoir des taux d’intérêt bas.

Mais le risque d’interférence du président – et donc d’erreur de politique monétaire – semble réduit depuis que le nouveau secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a précisé que l’administration veut des taux à 10 ans bas – pas forcément les taux à court terme contrôlés par la Fed, de manière à éviter un alourdissement de la charge de la dette publique et favoriser les investissements (qui se font sur des horizons de plusieurs années). «C’est rassurant, reprend Fabrizio Quirighetti, de Decalia. Pour que les taux longs restent bas, le gouvernement doit faire attention à équilibrer son budget et la Fed doit conserver sa crédibilité, ce qui implique qu’elle garde sa liberté d’agir.»

L’inflation transitoire, atout dans le jeu de Trump

Comme le suggère son nom, le président américain bénéficie aussi peut-être d’un atout («trump» en anglais) face à l’inflation. Ou plutôt d’un effet d’optique: l’entrée en vigueur des tarifs douaniers – si elle se confirme aux niveaux évoqués – aura un effet inflationniste limité dans le temps. Ces droits de douane feront augmenter les prix par rapport à l’année précédente, mais ensuite les prix resteront stables. En conséquence, l’inflation sera nulle à partir de la deuxième année.

Le président américain pourra donc affirmer que la hausse des prix a été contenue à un bref sursaut. Mais dans la réalité, les prix resteront plus élevés qu’avant les tarifs douaniers, ce qui pénalisera le pouvoir d’achat des consommateurs américains.

Bénéfice du doute

Un autre effet envisageable est que la hausse des prix ralentira la consommation, de la même façon que lorsque le prix d’un bien bondit, les gens réduisent leurs achats. Le ralentissement économique qui s’ensuivrait aurait un effet déflationniste.

Pour le moment, la population américaine ne s’attend pas à une bouffée inflationniste d’ici un an, prévoyant une hausse des prix de 3% à cet horizon selon les derniers sondages sur la confiance des consommateurs. Mais cette moyenne cache des réalités bien différentes selon à qui on pose la question: les partisans de Donald Trump estiment que la hausse des prix sera nulle d’ici un an, tandis que ceux qui n’ont pas voté pour lui prévoient 6%… Trump a toujours le bénéfice du doute.

Source : Le Temps.

Mieux seul que mal accompagné

La bourse suisse a vu émerger plusieurs histoires à succès issues de spin-offs. Alcon, Accelleron ou encore Sandoz illustrent à quel point une séparation stratégique peut révéler un potentiel insoupçonné.

Au cours des récentes années, plusieurs introductions sur la bourse suisse se sont distinguées par le fait qu’elles étaient des spin-offs de grands groupes, ou d’anciennes divisions issues de ces derniers. Cela a été le cas par exemple du spécialiste de l’ophtalmologie Alcon en 2019, anciennement propriété de Novartis, du fabricant de turbo-compresseurs Accelleron en 2022, spin-off d’ABB, du leader des médicaments génériques Sandoz en 2023, spin-off de Novartis, ou encore de Galderma*, entreprise spécialisée dans la dermatologie, vendue par Nestlé à un fonds de private equity en 2019 avant de venir grossir les rangs de la bourse suisse en 2024. Ces opérations se sont toutes avérées de grandes réussites. Depuis leur mise sur le marché, les titres ont non seulement largement surperformé ceux de leurs anciennes maisons mères, mais également fait mieux que l’indice des actions suisses (Alcon excepté) : Alcon +46% contre +49% pour Novartis et +46% pour le SPI depuis son IPO, Accelleron +154% contre +111% pour ABB et +27% pour le SPI, Sandoz +81% contre +17% pour Novartis et +19% pour le SPI, et Galderma +87% contre +9% pour le SPI et -16% pour Nestlé. 

Ces performances impressionnantes s’expliquent-elles par un engouement du marché pour la nouveauté ou par le fait que l’indépendance a permis à ces entreprises de mettre en avant leurs atouts et ainsi mieux refléter leur potentiel?

La simple introduction en bourse ne suffit pas à expliquer un tel succès, d’autant que l’accueil réservé à d’autres IPOs helvétiques récentes a été bien moins favorable. C’est le cas notamment de Stadler Rail (-41% depuis 2019, contre +46% pour le SPI), de Polypeptide (-63% depuis avril 2021, contre +17% pour le SPI) ou encore de Montana Aerospace (-33% depuis avril 2021, contre +18% pour le SPI).

Le parcours d’Alcon illustre parfaitement combien une activité prometteuse peut être étouffée au sein d’un grand groupe et révéler tout son potentiel une fois indépendante. 

Fondée au Texas en 1945 par deux pharmaciens qui ont fait de la vente de produits pharmaceutiques pour les yeux leur spécialité, l’entreprise a été rachetée par Nestlé en 1977 pour USD 280 millions. En 2002, Nestlé a décidé d’introduire 25% du capital sur le marché américain, valorisant ainsi l’entreprise dans sa globalité à environ USD 10 milliards. Quelques années plus tard, Novartis a annoncé son intention de racheter la participation de Nestlé et de faire une offre publique d’achat sur le reste, déboursant au passage USD 51.5 milliards, ce qui constituait en 2010 la plus importante opération financière jamais réalisée en Suisse. Si cette opération a été fructueuse pour Nestlé, pour Novartis elle s’est rapidement avérée décevante. Les résultats de sa nouvelle division se sont inscrits très loin de ses espérances, la croissance n’étant pas au rendez-vous. Après plusieurs mois de réflexions, le sort de l’ancienne entreprise texane a été scellé en 2017, avec la décision de procéder à un spin-off. L’une des erreurs majeures de Novartis aura été de ne pas considérer Alcon comme une priorité stratégique. Les revenus de la division ont ainsi plutôt servi à financer la recherche dans d’autres segments d’activité jugés plus prioritaires, ce qui a entraîné un sous-investissement dans la R&D et les capacités productives, et donc permis à la concurrence de gagner du terrain, notamment dans le domaine des lentilles intraoculaires. Depuis son indépendance, le groupe a pu réorienter ses priorités stratégiques et opérationnelles, en remettant notamment l’accent sur l’innovation, et réussi, grâce à plusieurs lancements novateurs, à retrouver les parts de marché perdues. Être autonome lui a également permis de gagner en agilité et d’optimiser l’allocation de ses ressources, plutôt que d’obéir aux contraintes imposées par les cycles de développement, les processus de production et le modèle de ventes d’un grand groupe comme Novartis.

Même constat pour Sandoz, qui a longtemps été perçu par le marché comme le maillon faible de Novartis. Le manque de synergies entre les divisions génériques et biopharmaceutiques, ainsi qu’un profil de marges très différent, ont souvent été pointés du doigt. Depuis son indépendance, Sandoz a su se recentrer sur ses priorités, gagner en agilité, optimiser l’allocation de ses ressources et réduire ses coûts, tout en s’émancipant des contraintes imposées par sa maison-mère. Ces efforts lui ont permis de libérer tout son potentiel en tant qu’acteur de premier plan dans les génériques et les biosimilaires.

Si l’on remonte plus loin dans l’histoire des séparations réussies, comment ne pas mentionner Burckhardt Compression? Autrefois division du conglomérat industriel Sulzer et à peine rentable, l’entreprise est devenue indépendante en 2002 à la suite d’un management buy-out, avant d’être introduite en bourse en 2006. Depuis, le cours de son action a explosé, enregistrant une hausse de 1’115%, contre +450% pour Sulzer et +182% pour le SPI.

Ces exemples montrent que le marché tend à pénaliser les conglomérats, souvent perçus comme des regroupements d’activités avec peu de synergies, tout en offrant une prime aux «pure players». En se recentrant sur leurs activités stratégiques, ces derniers parviennent à créer davantage de valeur pour toutes les parties prenantes, y compris les actionnaires, comme en témoignent les performances boursières des sociétés citées. Les séparations ne profitent d’ailleurs pas uniquement aux filiales mais, dans une moindre mesure, également à la maison-mère. Ainsi, dans le cas de Novartis, comme d’ailleurs celui d’ABB avec Accelleron, le marché a salué la décision de recentrage et de simplification structurelle. La récente décision prise par Georg Fischer de finalement se séparer de ses divisions «Casting Solutions» et «Machining Solutions» pour devenir un acteur de premier plan dans les systèmes de tuyauterie (+11% depuis l’annonce, contre +4% pour le SPI) laisse augurer de futures opérations prometteuses sur le marché suisse – tournant la page d’une époque où la diversification des activités était la règle.

Source : Allnews

Et si l’espoir l’emportait sur les inquiétudes?

La conjoncture de fin 2024 reste marquée par une croissance économique quasi atone et une très grande incertitude, tant politique qu’économique, chez les partenaires commerciaux de la Suisse.

En ce début d’année, bien que plusieurs épées de Damoclès pèsent sur l’économie suisse – tels que les tarifs à l’exportation, la vigueur du franc, ou encore la faiblesse des économies chinoise et européenne qui freinent l’activité manufacturière – des jokers pourraient néanmoins rapidement inverser la tendance et insuffler une nouvelle dynamique au moteur économique helvétique.

Une croissance dont le rythme pourrait accélérer: comme nous l’avons répété ces derniers trimestres, face à une industrie manufacturière en grande difficulté, le PIB suisse a été maintenu à flot grâce aux exportations pharmaceutiques, mais aussi, et surtout, au soutien apporté par la consommation intérieure.

Si l’indice des directeurs d’achat reste en territoire de contraction, le secteur des services a, en revanche, montré une plus grande résilience, porté par un consommateur relativement optimiste. Bien que de nombreuses incertitudes persistent à l’entame de 2025, certains signaux encourageants commencent à poindre. Selon la dernière enquête sur les salaires réalisée par UBS, ceux-ci devraient progresser de 0,7% en termes réels en 2025. Toujours selon UBS, au cours des vingt dernières années, une telle hausse du pouvoir d’achat a systématiquement entraîné une contribution nettement positive de la consommation privée.

Cet optimisme est également corroboré par une amélioration de l’indice du climat de la consommation, tel que mesuré par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO). Bien qu’encore légèrement négatif, cet indice s’inscrit en nette progression par rapport à l’an dernier, témoignant d’un regain de confiance des ménages quant à leur situation future.

Par ailleurs, une timide amélioration en provenance de la Chine, à la faveur de son plan de relance, ainsi que l’arrivée en février d’un nouveau gouvernement allemand peut-être disposé à assouplir le frein à l’endettement, pourraient également soutenir les exportations suisses. Cela ouvrirait la voie à un cercle vertueux pour l’économie nationale.

Pour autant, il convient de ne pas céder à un excès d’optimisme. Une incertitude majeure demeure: à quelle sauce américaine nos exportateurs vont-ils être mangés?

Le «Swiss Made» à l’épreuve de l’Oncle Donald: depuis la réélection du Président Trump, le mot «tarif» est sur toutes les lèvres, et aucune étude économique récente n’a fait l’impasse sur le sujet. Telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus des entreprises exportatrices, tout est analysé et soupesé. A ce stade, toutefois, il ne s’agit que d’hypothèses, car rien n’est clair, que ce soit en termes de magnitude ou de secteurs touchés.

Du côté suisse, les inquiétudes sont légitimes, puisque les États-Unis représentent la première destination des exportations du pays. Pour de nombreuses sociétés cotées, ce marché est non seulement primordial, mais il a constitué un véritable moteur de croissance ces dernières années. Une progression plus rapide du PIB américain pourrait soutenir l’économie d’exportation, mais un renforcement des taxes d’importation représenterait à coup sûr un fardeau supplémentaire pour les entreprises suisses.

Cela dit, une grande partie des entreprises helvétiques disposent d’un outil de production local, ce qui pourrait limiter l’impact de telles taxes. En effet, de nombreuses sociétés pharmaceutiques ou fournisseurs du secteur médical, comme Roche, Novartis, Alcon, Tecan, Lonza ou Straumann, produisent sur le sol américain ce qu’elles y vendent. De même, dans le secteur industriel, des entreprises telles que Belimo, ABB, Georg Fischer, Sulzer ou Kardex ont des grands sites de production aux États-Unis.

Par ailleurs, les groupes suisses sont souvent des sous-traitants ou des fabricants d’éléments stratégiques entrant dans la production de produits finis. Ils ne sont donc pas des concurrents directs des sociétés américaines dans des domaines stratégiques, à l’exception notable du secteur du luxe (Richemont ou Swatch), qui a cependant peu de véritables compétiteurs locaux. En revanche, certains fournisseurs de l’industrie automobile (Komax, Autoneum, LEM) pourraient souffrir indirectement si leurs clients se voyaient durablement affaiblis. De même pour les entreprises ayant choisi la Chine comme principal centre de production, à l’instar de Logitech.

Le sujet est néanmoins suffisamment sérieux pour que la Banque nationale suisse (BNS) l’évoque, à mots à peine couverts, dans son dernier discours de politique monétaire. Elle mentionne en effet des incertitudes accrues concernant les perspectives économiques, notamment en raison de «l’orientation future de la politique économique aux États-Unis».

Une politique monétaire aussi expansionniste que possible: décidément, la BNS a une fois de plus surpris les observateurs les plus avertis, en abaissant ses taux plus fortement que ne l’envisageait le marché lors de sa dernière rencontre de l’année, la première sous la présidence de Thomas Schlegel. Cette baisse de 50 points de base (pb) s’inscrit dans un contexte de très faible inflation (0,7% en novembre), laquelle devrait encore reculer l’an prochain pour atteindre 0,3% selon la BNS. Cette dynamique s’explique notamment par une diminution attendue de 10% des prix de l’électricité en janvier et par une probable réduction du taux hypothécaire de référence applicable aux contrats de bail.

Cependant, le faible niveau du renchérissement en Suisse n’a pas été la seule motivation de cette décision. Bien que la BNS ne l’ait pas explicitement mentionné, la hausse du franc suisse contre euro, qui a atteint fin novembre un point bas «intraday» (à 0,92063), a certainement été un facteur déterminant. Cette appréciation alimente en effet le spectre de la déflation en réduisant le prix des biens importés. Interrogée sur le sujet durant les dernières semaines, la BNS a rappelé que, dans un environnement où les taux sont encore positifs, la politique monétaire reste l’arme privilégiée pour contrer la hausse du franc, tandis que les interventions sur le marché des changes demeureront ponctuelles.

Par ailleurs, la conjoncture de fin 2024 reste marquée par une croissance économique quasi atone et une très grande incertitude, tant politique qu’économique, chez les partenaires commerciaux de la Suisse. Ces incertitudes pourraient retarder la reprise en Europe et en Chine, pesant ainsi sur la dynamique économique helvétique.

Dans ce contexte, il reste bien peu de munitions à disposition de la BNS avant qu’elle ne doive envisager de recourir à nouveau aux taux négatifs.

Graphique 1: Poussés par une inflation largement inférieure aux attentes, les taux suisses ont fortement baissé sur la dernière année

Les petites et moyennes capitalisations suisses peinent toujours à reprendre leur souffle: si l’on observe l’évolution du cours des valeurs secondaires suisses sur les quatre dernières années, le constat est frappant. Non seulement elles ont sous-performé d’environ 20% l’indice des grandes capitalisations, mais leur performance annuelle n’a été que de 0,7% en moyenne – et même largement négative sur trois ans (-5,6% par an). Quand on pense à la période de 2005 à 2021, durant laquelle leur performance annuelle moyenne avait dépassé les 9%, il est légitime de se demander quelles sont les raisons d’une telle sortie de route pour ce segment de marché. Est-ce une tendance structurelle ou simplement la conjonction de divers paramètres pesant provisoirement mais durablement?

Ce que l’on peut tout d’abord avancer, c’est que cette contre-performance semble partagée par l’ensemble des indices de valeurs secondaires des marchés développés. Cependant, si l’indice américain des petites et moyennes capitalisations (Russell 2000) a suivi un parcours proche du SPI Extra sur les quatre dernières années, il s’en détache très nettement depuis fin octobre. Il est certain que la victoire des Républicains et leurs politiques protectionnistes à venir devraient largement favoriser les petites entreprises américaines, fortement tournées vers le marché intérieur et susceptibles de bénéficier des taxes dissuasives imposées à leurs concurrents internationaux. Toutefois, leur essor avait déjà commencé avant cette victoire, ce qui suggère qu’il pourrait s’agir de l’amorce d’un mouvement plus global, après des années de sous-performance. Ce phénomène s’inscrit dans un contexte de taux d’intérêt en baisse continue et de valorisations historiquement basses. Pour l’heure, une telle tendance ne s’est pas encore manifestée en Suisse. Une amélioration de la conjoncture en Chine et en Allemagne pourrait cependant constituer un catalyseur déterminant pour une reprise du marché suisse l’an prochain. Ces deux économies majeures sont à même de jouer un rôle décisif, agissant comme de véritables jokers dans ce scénario. En effet, nous ne croyons pas qu’un problème structurel soit à l’origine de la contre-performance des valeurs secondaires suisses. Ces entreprises n’ont perdu ni leur compétitivité, ni leur capacité à s’adapter aux transformations imposées par un monde en constante évolution.

Graphique 2: Après plusieurs années d’évolution parallèle, les petites et moyennes valeurs américaines ont pris depuis octobre une nette avance sur leurs homologues suisses

Source : Allnews

« All in » sur les Etats-Unis: la confiance du marché est aussi son talon d’Achille

Les stratèges perpétuellement baissiers mettent en garde contre de potentielles pressions inflationnistes alimentées par les politiques du président Trump.

Après deux années boursières exceptionnelles – en particulier aux États-Unis – au cours desquelles de nombreux participants tablaient sur une récession, 2025 commence sur fond d’attentes généralisées de croissance pérenne et de faible risque de revirement économique. Des avis contraires persistent toutefois: les stratèges perpétuellement baissiers mettent en garde contre de potentielles pressions inflationnistes alimentées par les politiques du président Trump. Ces pressions pourraient contraindre la Réserve fédérale (Fed) à adopter une posture de resserrement agressif dans un contexte d’affaiblissement de l’emploi, d’augmentation des déficits et de niveaux d’endettement insoutenables.
Malgré ces inquiétudes, nous restons constructifs quant aux perspectives pour 2025. Notre scénario de base prévoit une croissance ferme du produit intérieur brut (PIB), une inflation en recul et des politiques toujours accommodantes du côté des banques centrales. Cela étant, nous surveillons de près trois facteurs clés susceptibles de modifier ces perspectives: l’orientation de la politique américaine, la stabilité économique de la Chine et les défis structurels de l’Europe.

CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE

À l’entame de 2025, l’économie mondiale continue d’afficher une croissance régulière. Le PIB mondial devrait progresser de 3,1%, soit un rythme proche de celui de 2024. L’économie américaine semble appelée à poursuivre sur sa lancée et croître de plus de 2%, tandis que le PIB européen devrait se redresser quelque peu, avec une croissance attendue de 1,4% contre 0,9% en 2024. Quant à la Chine, elle vise une croissance du PIB de 4,5%, laquelle sera tributaire de l’efficacité des mesures de relance et de l’évitement d’une escalade de la guerre commerciale alimentée par de possibles droits de douane américains.

INDICATEURS AVANCÉS ET DYNAMIQUE SECTORIELLE

Les indicateurs économiques avancés confortent cette trajectoire de croissance, bien que l’expansion reste largement tirée par le secteur des services. L’indice mondial des directeurs d’achat (PMI) des services se situe fermement en territoire expansionniste, à 53, tandis que le secteur manufacturier se débat dans un environnement de récession depuis plus de deux ans. Il est encourageant de constater que les données récentes montrent de premiers signes d’une reprise de l’activité manufacturière mondiale. Avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison Blanche, le sentiment au sein des petites entreprises s’est notamment bien amélioré, probablement en raison des attentes de déréglementation et de politiques fiscales favorables aux entreprises. Après près de trois ans de pessimisme, les perspectives des petites entreprises sont redevenues positives – un indicateur crucial, dans la mesure où ces dernières comptent pour plus de 40% du PIB américain. 

Graphique 1: Le sentiment et les perspectives des propriétaires de petites entreprises (NFIB Small Business Optimism Index) se sont nettement redressés

POLITIQUE MONÉTAIRE ET INFLATION

Les banques centrales devraient maintenir une posture accommodante en 2025, l’inflation demeurant largement sous contrôle. L’indice américain des prix à la consommation (IPC) devrait baisser à 2,4%, l’Europe est en passe d’atteindre son objectif de 2% et la Chine pourrait subir des pressions déflationnistes. Les indices des prix à la production (IPP) devraient rester bien en-deçà du seuil de 2%.

Plusieurs facteurs sous-tendent ces perspectives: la chute des prix des matières premières, la baisse des coûts de l’énergie (dont le pétrole brut, l’essence et le gaz naturel liquide (GNL) pour l’Europe) et les potentielles politiques de «drill, baby, drill» sous la prochaine présidence Trump, lesquelles pourraient doper l’offre et stabiliser les prix de l’énergie. Par ailleurs, les prix des métaux de base ne montrent aucun signe d’inflation, et le renchérissement persistant du côté des services, du logement et des salaires devrait s’atténuer durant l’année.

La stratégie tarifaire du futur président américain reste un joker. De notre point de vue cependant, la menace de droits de douane conséquents est avant tout une tactique de négociation visant à obtenir de meilleurs accords commerciaux avec la Chine et d’autres partenaires. Au cours du premier mandat de Donald Trump, les droits de douane effectifs se sont avérés moindres que ce qui avait été annoncé, et n’ont pas généré d’inflation significative. Compte tenu de son mandat de lutte contre l’inflation et de baisse des prix, une guerre tarifaire de grande ampleur semble peu probable.

Historiquement, des politiques monétaires accommodantes ont amené un rebond de l’industrie manufacturière, du fait de la sensibilité du secteur aux taux d’intérêt. Avec plus de 70% des banques centrales qui adoptent des baisses de taux, l’industrie manufacturière devrait enfin contribuer positivement à la croissance du PIB mondial en 2025, venant appuyer un secteur des services déjà solide.

Graphique 2: IPC: comparaison du taux d’inflation (% en glissement annuel) et du niveau des prix 

Il est important de noter que si l’inflation affiche effectivement un net recul, cela ne signifie pas que les prix ont baissé. Les prix américains restent 30% plus élevés qu’en 2017 (courbe noire ci-dessous). Le mandat de Trump est clair: faire baisser les prix pour les consommateurs et atténuer les pressions persistantes en termes de coût de la vie.

CHINE: L’AFFAIBLISSEMENT DES FONDAMENTAUX ET LE FACTEUR TRUMP ENTRAÎNENT DES MESURES DE RELANCE AUDACIEUSES

L’économie chinoise est confrontée à des vents contraires de plus en plus forts, les indicateurs alternatifs tels que la consommation d’électricité, les volumes de fret ferroviaire et l’émission de prêts suggérant un ralentissement plus marqué que ce qui ressort des données officielles. Les données fournies par les exportateurs américains et européens vers la Chine font également état d’une détérioration des conditions, reflétant la faiblesse sous-jacente de l’économie.

En réponse, les autorités chinoises déploient des mesures monétaires et fiscales sans précédent pour stabiliser la croissance et stimuler la consommation. La récente Conférence centrale sur le travail économique a présenté des plans pour un déficit budgétaire record de 4% du PIB en 2025, ainsi qu’un assouplissement monétaire par le biais d’une réduction des réserves obligatoires et des taux d’intérêt. Ces mesures visent à relever les défis intérieurs, à atténuer les effets potentiels des droits de douane américains et à renforcer la résilience économique. D’autres mesures de relance seront probablement annoncées tout au long de l’année 2025, les décideurs politiques continuant à s’adapter à l’évolution des pressions économiques. Si les tensions sino-américaines s’apaisent, l’économie chinoise pourrait connaître un rebond.

VERS UNE SUSPENSION TEMPORAIRE DU SCHULDENBREMSE (FREIN À L’ENDETTEMENT) ALLEMAND ?

La résistance de la classe politique et l’opinion publique en la matière rendent toujours improbable une révision permanente du Schuldenbremse allemand. Reste que la possibilité d’une suspension temporaire a significativement augmenté. Si une telle suspension devait effectivement être décidée, elle pourrait ouvrir la voie à une expansion budgétaire, offrant ainsi un soutien considérable à l’économie. L’impact serait particulièrement marqué dans un contexte de baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE), créant un environnement plus propice à la croissance.

VALORISATIONS ET PERSPECTIVES BÉNÉFICIAIRES

Les divergences de valorisation autour du globe sont remarquables. Le S&P 500 se négocie à un ratio cours/bénéfices (P/E) prévisionnel de 22x, mais sa version équipondérée – moins influencée par les «7 magnifiques» – affiche un ratio plus raisonnable de 18x. D’autres régions paraissent en revanche sous-évaluées: le STOXX 600 se négocie à 14x, l’Asie hors Japon à 13x et le Japon à 20x.

La décote des actions américaines et européennes de petite et moyenne capitalisation par rapport à leurs homologues de grande taille atteint un record historique. Ces segments devraient bénéficier de taux d’intérêt plus bas, d’une reprise cyclique et d’une déréglementation potentielle aux États-Unis, et donc offrir des opportunités intéressantes pour les investisseurs.

Les bénéfices par action devraient croître de 14% aux États-Unis et de 8% en Europe. Bien que ces estimations puissent être ambitieuses compte tenu des incertitudes liées aux réductions d’impôts, aux droits de douane et à la déréglementation, l’élargissement de la participation aux bénéfices et la fermeté des prévisions de croissance économique constituent un socle solide pour les marchés boursiers.

CONCLUSION

Malgré les risques posés par la potentielle politique commerciale des États-Unis, la fragilité de la Chine et les développements géopolitiques, nous tablons sur une croissance mondiale stable en 2025. Le repli de l’inflation et une posture accommodante des banques centrales devraient soutenir les marchés actions, bien que les valorisations américaines élevées et l’optimisme généralisé quant à un «exceptionnalisme» des États-Unis militent en faveur d’un positionnement régional neutre.

Nous voyons des opportunités intéressantes dans les petites et moyennes capitalisations, sur le point de bénéficier d’une reprise cyclique, des taux d’intérêt plus bas et d’une éventuelle déréglementation. Les actions européennes pourraient bénéficier de l’amélioration des fondamentaux, tandis que les mesures de relance de la Chine pourraient amener des opportunités sélectives si les relations commerciales avec l’administration Trump se stabilisent.

Face au rallye actuel, nous recommandons d’acheter lors des replis, en considérant les corrections comme des opportunités normales dans un marché haussier sain.

Source : Allnews

Naviguer dans les Eaux Troubles du Marché Européen

🌍 2024 : une année contrastée pour les marchés européens 📈
« 2024 a été marquée par de fortes disparités : tandis que le DAX a progressé de 18%, le CAC 40 a lui reculé de 1%. »

Dans cette vidéo, Malek Dahmani, gérant de fonds spécialisé sur l’Europe chez Bruellan Group, analyse :

✅ Les raisons de ces écarts de performance.
✅ Les secteurs européens impactés par l’arrivée de Trump.
✅ Notre stratégie pour naviguer en 2025, entre incertitudes et opportunités.

#Investissement #Europe #Perspectives2025

Un prétendu fou est-il forcément un piètre joueur de cartes?

L’impact de l’élection de Donald Trump sur les actions européennes.

«Parfois, il est très sage de simuler la folie» — Machiavel (prétendument).

Donald Trump est souvent dépeint comme adepte de la stratégie machiavélique du «fou», qui consiste à faire croire à l’adversaire que l’on est prêt à tout, pour l’amener à négocier, contraint par la peur. Avec une telle stratégie en face, est-il raisonnable de penser que le nouveau président américain abattra ses atouts démagogiques – notamment les hausses de tarifs douaniers de son programme – aussi vite que les marchés financiers l’anticipent dans leurs prix?

Depuis la victoire de Trump, les analyses des effets économiques de ses promesses électorales se multiplient, insistant souvent sur un impact négatif pour la croissance mondiale et, par ricochet, pour les entreprises européennes. La plupart de ces analyses mettent l’accent sur les effets des hausses tarifaires: un minimum de 10% de droits de douane sur tous les biens importés, avec des taux potentiellement plus élevés pour certains produits, comme les automobiles. Les estimations tablent sur une réduction de 40 à 50 points de base de la croissance mondiale et européenne en 2025.

L’évolution des marchés européens le 6 novembre illustre bien cette anticipation: après une euphorie initiale (+1,5%), probablement due au soulagement face aux risques de blocage ou d’insurrection, la crainte a vite repris le dessus. Les secteurs les plus exposés aux taxes douanières, comme le secteur manufacturier et logistique, celui de la consommation discrétionnaire, et notamment le secteur automobile, ont été les premiers à chuter.

A mesure que la réaction initiale s’atténue, il convient tout de même de prendre du recul sur les probabilités que ses promesses électorales se réalisent, et surtout à quel rythme. Après tout, il est bien connu que «les promesses n’engagent que ceux qui y croient». Si la tentation est grande de voir dans cette nouvelle élection un prolongement de son premier mandat, plusieurs éléments, certains plus inquiétants que d’autres, nous poussent à la prudence face à une telle comparaison:

  • Trump aborde ce mandat avec une préparation plus longue, une conviction renforcée et une équipe encore plus déterminée, prête à agir.
  • Contrairement à 2016, où le Parti républicain restait largement traditionnel, la mouvance MAGA a gagné en influence, affaiblissant les freins internes. De plus, avec ses nominations à la Cour suprême, cette institution penche désormais en sa faveur. Un obstacle demeure toutefois: la majorité à la Chambre des représentants n’est pas encore garantie, et un équilibre des forces pourrait restreindre son pouvoir.
  • La démondialisation s’est accélérée, et les adversaires désignés par Trump, notamment la Chine et l’Europe, sont économiquement et socialement plus vulnérables qu’il y a neuf ans.
  • Les entreprises européennes ont également évolué. Leurs investissements aux États-Unis ont continué, représentant 30 % des investissements étrangers annuels de la zone euro et plus de 50 % pour le Royaume-Uni. Ces flux sont notamment motivés par les rendements attractifs du marché américain, les risques protectionnistes, les incitations fiscales de l’administration Biden et les leçons de la pandémie.
  • Enfin, Trump, connu pour sa stratégie imprévisible, pourrait adopter une approche inédite.


Ces différences nous incitent à repousser la thèse d’une simple application brutale du programme populiste du 47ᵉ président américain.

En replaçant cette élection dans le contexte de la campagne, un autre scénario peut émerger. Trump a remporté le soutien de la quasi-totalité des Américains qui avaient cité l’immigration et l’inflation comme leurs deux principales inquiétudes. En bon gestionnaire de son agenda politique, Trump pourrait d’abord concentrer son attention et ses premières décisions sur l’immigration et les questions de société, pour asseoir sa popularité auprès de son électorat. Il pourrait temporiser les hausses tarifaires, qui pourraient éventuellement aggraver une inflation, déjà en hausse de +20%, en cumulé, depuis la sortie de la pandémie en 2021.

Ce faisant, il pourrait choisir d’attendre une éventuelle baisse de l’inflation, en s’en attribuant le crédit, tout en maintenant une pression rhétorique sur ses partenaires commerciaux, sans passer immédiatement à l’acte. La politique protectionniste pourrait être réservé pour un moment plus stratégique, notamment en cas de dégradation du marché de l’emploi. Dans ce cas, il pourrait l’utiliser en contre-feu, avec la rhétorique démagogique qu’on lui connait.

La condition sine qua non d’un tel scénario reste la confirmation d’un ralentissement économique en douceur. Ainsi, les indicateurs clés resteront l’inflation et les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Si les probabilités de ce scénario s’accentuent dans les prochaines semaines, certaines actions européennes récemment malmenées par le «Trump Trade», notamment les entreprises de qualité, rentables et déjà partiellement implantées aux États-Unis, pourraient présenter une opportunité. Toutefois, il faudra résister à une volatilité accrue. Avec un président imprévisible à la Maison Blanche, l’incertitude a clairement grimpé d’un cran et pèsera davantage à court terme. Cela pourrait d’ailleurs bien être la principale «répétition de l’histoire».

Face à cela, notre meilleure réponse reste d’investir dans des actifs de qualité et de garder une vision à long terme.

Source : Allnews

Pas de champions économiques romands «cachés», vraiment?

Leader mondial sur son marché, hors des radars du grand public et des investisseurs, le «champion caché» semble être un animal rare en terre romande, alors qu’il prolifère en Suisse alémanique. L’explication est à chercher dans la structure de notre économie

Lorsque au mois d’août, Le Temps s’intéresse aux champions cachés de l’économie suisse, il s’attend à recevoir quelques réactions courroucées. VAT, Burckhardt, VZ… Que de noms alémaniques! Mais où est donc passée l’écurie d’étalons romands? Les cantons de Genève, de Fribourg ou du Jura ne regorgent-ils pas d’entreprises inconnues de M. ou Mme. Tout-le-Monde et hautement florissantes?

Avalanche de courriels, il n’y a pas eu. Tout au plus quelques petites remarques très courtoises. Reste qu’à l’heure où la 20e édition du Forum des 100 se demande à quoi sert la Suisse romande, il importe d’apporter une réponse à cette énigme.

Né en Allemagne, le concept de hidden champion désigne une classe d’entreprises méconnues des investisseurs et du grand public, ce qui ne les empêche pas de prospérer dans l’ombre. De taille moyenne, ces firmes font partie des leaders mondiaux dans le secteur où elles opèrent. Elles sont souvent installées dans une niche avec «un produit pratiquement incontournable», précise Anick Baud, gérante de fonds en actions suisses auprès de la société genevoise Bruellan.

A l’aune de ce critère, les Genevois Givaudan (arômes, fragrances et parfums), LEM (composants électroniques), SGS (contrôle et certification), MSC (logistique et transport maritime) ou encore Alcon (produits ophtalmologiques) se détachent par exemple rapidement du peloton.

Peu d’entreprises romandes cotées

Peut-on parler de «champions cachés»? Pas vraiment car si elles sont discrètes, ces sociétés n’échappent pas au radar des analystes financiers et autres investisseurs. Des interlocuteurs bien placés pour nous aider à comprendre pourquoi il est difficile d’identifier de nouvelles pépites. «Quand on se penche sur le sujet, on constate qu’en Suisse romande, il y a beaucoup moins d’entreprises cotées en bourse, relève Laurent Stöckli, gérant de fonds chez Quaero Capital, basé à Genève. En effet, les sociétés les plus connues sont entre des mains privées. En conséquence, il est difficile, voire impossible de comparer leurs performances.» Sur quelque 250 firmes cotées à la bourse suisse, seule une trentaine est romande. «Pourtant le poids de cette région dans le PIB est d’environ 25%», relève Anick Baud, rappelant au passage que Nestlé, première capitalisation boursière du pays, est basée à Vevey.

Comme Audemars Piguet et Patek Philippe, Rolex reste, lui, farouchement attaché à son indépendance. L’horloger genevois a même fait de la discrétion sa principale marque de fabrique. Par la bande, on apprend que cette grande muette s’est mise il y a quelque temps à tolérer une journée de télétravail hebdomadaire, voire aurait consenti à laisser tomber parfois la cravate. Impossible en revanche de suivre la marche de ses affaires puisqu’elle garde jalousement secrets ses résultats financiers. Les estimations de Morgan Stanley placent toutefois chaque année la marque à la couronne en tête de liste de son classement en termes de chiffre d’affaires, en en faisant bien le numéro un sur son segment.

A l’autre bout du Léman, Sicpa est devenu un peu moins avare en renseignements sur ses activités. Connue pour sa position de leader mondial dans les encres de sécurité pour la fabrication des billets de banque, l’entreprise a volontiers communiqué il y a quelque temps sur son nouveau campus dédié à l’économie de la confiance. Alors qu’elle vient de lancer une restructuration qui pourrait se solder par la suppression d’une centaine d’emplois (sur 3000 dans le monde), aucune information ne filtre sur sa situation financière et sa rentabilité.

Car les champions cachés peuvent perdre de leur superbe, à l’image d’un Kudelski ou d’un Leclanché, anciens fleurons industriels vaudois qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Dans l’Arc jurassien, le nom de Sonceboz SA, une entreprise très secrète basée dans la commune du même nom, dans le vallon de Saint-Imier, a longtemps été le champion caché par excellence. Mais comment savoir dans quelle mesure l’entreprise, très exposée au secteur automobile, vit la transformation en cours dans ce secteur?

A l’inverse, d’autres pépites éclosent loin des projecteurs boursiers. C’est le cas de Sonar Source, une société genevoise qui s’est taillé une réputation et un portefeuille de clients de choix dans le test et l’évaluation de logiciels open source en entreprise.

Peut-être d’ailleurs que cette licorne (entreprise valorisée à plus d’un milliard), parfaitement rentable selon nos dernières informations, compte parmi ses partenaires commerciaux d’autres champions romands bien connus non cotés. L’horlogerie, le négoce de matières premières et la banque privée, trois secteurs forts de l’économie romande, sont peu enclins à la cotation.

Un véritable champion caché

Pour comprendre ce manque d’entrain boursier des entreprises francophones du pays, on ne peut que travailler par hypothèse. «Peut-être l’éloignement de Zurich et de son vaste réseau d’investisseurs», envisage Anick Baud. Autre piste: un besoin en capitaux moins important que certaines sociétés industrielles alémaniques lors des grandes années d’introduction en bourse.

C’est que ce mode de financement est clairement en perte de vitesse. Basé à Delémont (JU), le groupe Acrotec, devenu un acteur important de la sous-traitance horlogère, a à de maintes reprises signalé un intérêt pour la cotation sans franchir le pas. Le fabricant de machines vaudois Bobst a carrément lui choisi de s’en retirer.

Reste en guise de conclusion un véritable champion caché pointé par Bruellan et Quaero Capital, à savoir Compagnie Financière Tradition, un champion de l’intermédiation financière présent dans 30 pays. «Valorisée à 1,23 milliard de francs, elle représente le numéro trois mondial derrière deux grands groupes», indique Laurent Stöckli. «Cette entreprise a connu une progression boursière remarquable de presque 60% sur trois ans», confirme Anick Baud.

Elle est peu connue parce que son fondateur possède les deux tiers du capital, les titres ne sont pas très liquides, précise encore Quaero, qui constate pour conclure que, visiblement, en Suisse romande, la plupart des entreprises ont adopté le célèbre adage, «pour vivre heureux, vivons caché».

Source : Le Temps.

Enfin le moment de miser sur les actions suisses?

Les actions suisses ont des qualités et des atouts qui pourraient bien les replacer sur le devant de la scène, sur fond de repli de l’inflation et de baisse des taux.

Une progression du PIB plus résiliente que prévue, ainsi qu’un PMI manufacturier qui rebondit, ne doivent pas nous faire oublier que l’économie suisse devrait malgré tout afficher une croissance inférieure à son potentiel de long terme dans un contexte de ralentissement mondial généralisé. Pour autant, les actions suisses ont des qualités et des atouts qui pourraient bien les replacer sur le devant de la scène, sur fond de repli de l’inflation et de baisse des taux.  

Une économie toujours en-deçà de son potentiel: la croissance du PIB suisse au 2ème trimestre (+0,5% en rythme trimestriel corrigé des événements sportifs) a largement dépassé même les attentes les plus optimistes, en dépit d’un environnement plutôt morose chez nombre de partenaires commerciaux du pays. En se penchant plus en détail sur ce résultat, on constate que la belle surprise est entièrement imputable au fort rebond des exportations pharmaceutiques et chimiques (+8,4% en rythme trimestriel), qui a largement compensé une activité manufacturière toujours en berne. Pour le reste de l’année, la dynamique devrait s’essouffler et nous anticipons toujours une croissance en-deçà de son potentiel, s’inscrivant désormais légèrement au-dessus de 1%. La faiblesse de l’activité en Allemagne, ainsi qu’en Chine, conjuguée à une appréciation du franc suisse, devrait continuer de freiner l’activité. Et même si la demande intérieure devrait continuer d’être relativement solide, soutenue par le reflux de l’inflation et un marché de l’emploi qui reste en absolu dynamique, elle pourrait néanmoins connaître une légère pression baissière. En effet, le taux de chômage a quelque peu progressé ces derniers temps, passant de 1,9% à 2,5%, et l’importance du recours au chômage partiel par les entreprises manufacturières (dépassant même les niveaux qui avaient prévalu lors de la crise de la zone euro en 2011-2012 et du choc sur le franc suisse en 2015), laisse penser que le marché de l’emploi pourrait se détériorer encore légèrement dans les mois à venir. Une normalisation de l’activité et une croissance de l’ordre de 1,5% sont par contre attendues pour 2025, pour autant que la demande internationale ne faiblisse pas trop.  

Vers un retournement de l’activité manufacturière: les deux derniers chiffres de l’indice suisse des directeurs d’achat (PMI manufacturier) ont eu de quoi surprendre ceux qui surveillent cette donnée, censée être un indicateur avancé de la santé économique, comme le lait sur le feu. S’il a passé son vingt-et-unième mois consécutif en-dessous de 50, soit le seuil de contraction, enfonçant par là même un record de longévité, sa remontée depuis deux mois a été spectaculaire (de 43,5 à 49,9). Il est indéniable que cette donnée est volatile, puisque fondée sur l’évolution des perceptions des directeurs d’achat d’un mois sur l’autre, mais en analysant les chiffres de plus près on constate un fort rebond des entrées de commandes, dont le sous-indicateur est au plus haut de l’année – un signe encourageant. Ce dynamisme est corroboré par l’enquête mensuelle du KOF dans laquelle les entreprises industrielles se montrent de plus en plus confiantes quant à l’évolution future de leurs affaires. Un petit coup d’œil dans le rétroviseur nous rappelle qu’historiquement une politique monétaire accommodante tend à précéder la croissance manufacturière d’environ 6 à 12 mois. La Banque nationale suisse (BNS) ayant entamé son cycle d’assouplissement en mars dernier, on peut ainsi espérer que le PMI du mois d’août en Suisse ne soit pas simplement une erreur statistique, mais bel et bien les prémices d’un vrai retournement de tendance de l’activité manufacturière. Tempérons malgré tout légèrement notre optimisme, dans la mesure où les principaux partenaires commerciaux de la Suisse, et plus particulièrement l’Allemagne, affichent des PMI qui pointent encore largement vers le bas. Avec le récent cycle d’assouplissement de la Banque centrale européenne (BCE), démarré avec un décalage de quelques mois par rapport à la Suisse, on peut toutefois espérer que la tendance se généralise et que s’enclenche ainsi un cercle vertueux.

Après la peur de l’inflation, celle de la déflation: depuis les sommets tutoyés entre août 2022 et mars 2023, le niveau d’inflation en Suisse, aussi bien sur l’indice global que le sous-jacent, a fortement décéléré. Cela fait maintenant plus d’un an qu’il évolue dans la fourchette considérée comme normale par la BNS. Le renchérissement actuel (0,8%) est même étonnamment bas, ce qui a entraîné une révision baissière des attentes pour 2024 et 2025, et ce malgré une hausse sensible des loyers. L’explication de cette décélération plus rapide que prévue de l’inflation est à trouver dans la force du franc suisse. Sa très forte appréciation contre pratiquement toutes les autres devises a en effet rendu les biens importés moins coûteux, et donc fait refluer le niveau général des prix. Selon une étude d’UBS, une appréciation de 1,5% de la monnaie helvétique suffit à faire baisser l’inflation effective de 20 pb. Le franc s’étant apprécié de 2,5% contre l’euro et de 6% contre le dollar depuis le mois de juin, on peut aisément postuler que les biens importés devraient continuer de peser négativement sur l’indice des prix. Partant, ne pourrait-il y avoir qu’un pas à franchir pour se retrouver en situation de déflation? Nous n’y sommes pas encore tout à fait, mais une pression trop importante sur le franc dans un contexte de ralentissement général des prix (sachant par exemple qu’une baisse d’environ 10% sur le prix de l’électricité est attendue en 2025) pourrait aboutir à une situation désavantageuse pour les ménages suisses, lesquels verraient leurs dettes, hypothécaires essentiellement, augmenter en termes réels. L’autre désavantage d’un tel scénario est que la politique monétaire serait de facto trop restrictive dans un environnement de croissance économique en-deçà de son potentiel. A ce titre, la récente décision de la BNS d’abaisser ses taux de 25 points de base paraît plus que judicieuse. Au vu du contexte, il y a en effet urgence à relâcher quelque peu la pression insupportable qui s’exerce sur la monnaie nationale, pour les exportateurs bien sûr mais également pour les ménages suisses. D’autres baisses de taux s’avéreront d’ailleurs nécessaires pour la BNS, le marché tablant sur encore une baisse de 25 points de base d’ici la fin de l’année, avant de devoir dégainer l’arme ultime, à savoir des interventions massives sur le marché des changes.

Graphique 1: Le marché suisse se démarque avec une croissance bénéficiaire parmi les plus dynamiques d’Europe

Une dynamique fortement positive pour les actions suisses: alors qu’en début d’année 2023, une obligation à 10 ans de la Confédération rapportait encore 1,5%, quelques 18 mois plus tard, son rendement atteint à peine 0,4% et ce mouvement baissier n’est de loin pas terminé. Le différentiel de rendement entre le dividende moyen du marché suisse (2,9%) et les obligations d’État à 10 ans est ainsi revenu à des niveaux qui militent à nouveau fortement en faveur des actions. De plus, depuis quelques semaines, après une période de forte surperformance des valeurs cycliques sur le plan mondial, les valeurs défensives ont à nouveau la cote auprès des investisseurs. Dans un environnement de croissance moindre, avec des taux en baisse, la recherche de valeurs plus défensives devrait ainsi favoriser le marché suisse, le poids de ce type d’actions y étant bien plus important que dans la plupart des autres marchés. Enfin, comme nous le soulignons déjà depuis quelques mois, un certain nombre de facteurs sont à l’œuvre pour permettre une reprise des petites et moyennes capitalisations suisses, particulièrement malmenées depuis deux ans: le début d’un cycle de baisse des taux américains, puisque ceux-ci semblent influencer ce segment de marché de manière plus marquée que les taux suisses, un niveau de valorisation bas en comparaison historique et une nette amélioration du PMI, indicateur fortement corrélé à la surperformance des valeurs secondaires. Si cela ne suffisait pas à convaincre, on peut ajouter que le marché suisse se démarque avec une croissance attendue sur les 12 prochains mois du bénéfice par action figurant parmi les plus dynamiques d’Europe (MSCI Suisse +5%), et en constante progression depuis le début de l’année. Un regain d’intérêt pour les grandes valeurs défensives, conjugué à une reprise des petites et moyennes capitalisations, permettrait ainsi au marché suisse de retrouver la faveur des investisseurs après une période prolongée de sous-performance.  

Graphique 2: le différentiel entre le dividende moyen du marché suisse et le rendement à 10 ans des bons de la Confédération est revenu à un niveau qui milite en faveur des actions

Source : Allnews.

Se préparer à l’impact?

L’économie mondiale, tel un vaisseau spatial en orbite stable, décélère sous contrôle vigilant. Pour l’heure, les conditions restent favorables.

De la même manière que le centre de contrôle de Houston doit gérer très précisément la décélération d’un vaisseau spatial, afin de le maintenir en orbite terrestre sans que la gravité n’entraîne un crash, la Réserve fédérale est confrontée à la difficile tâche de ralentir l’économie juste suffisamment pour juguler l’inflation sans pour autant la précipiter en récession. Si le vaisseau spatial économique ralentit effectivement – et Houston profite du repli de l’inflation pour commencer à remettre des gaz, sous forme de baisse des taux, et ainsi tenter de stabiliser l’orbite – la question est de savoir s’il n’est pas trop tard. Autrement dit: les investisseurs devraient-ils se préparer à l’impact, la dynamique conjoncturelle baissière étant désormais trop forte pour être inversée?

Scénario de base: une décélération contrôlée

Notre scénario alternatif, qui entrevoyait une seconde vague d’inflation et un marché obligataire baissier, peut être largement écarté. La probabilité d’une récession, due aux effets retardés du resserrement monétaire passé et au repli des dépenses de consommation, a par contre augmenté, ce qui accroît le risque d’un marché boursier baissier. Pour autant, notre hypothèse de base reste celle d’une économie qui, telle un vaisseau spatial en décélération contrôlée, ralentira sans basculer en récession. Les pressions inflationnistes moindres devraient ouvrir la voie à des politiques monétaires plus accommodantes qui, à leur tour, soutiendraient une croissance économique régulière et des bénéfices solides. De quoi maintenir une toile de fond favorable aux actifs plus risqués, comme les actions.

Graphique 1: PMI Mondial dans l’Industrie et les Services (50 est le seuil entre expansion et contraction)

Source: Bloomberg

Le vaisseau spatial vole avec un seul moteur

La correction boursière d’août s’explique avant tout par la détérioration des données macroéconomiques, notamment dans l’activité manufacturière. L’indice PMI manufacturier mondial est retombé en territoire de contraction, à 49,5, après avoir frôlé des niveaux de récession durant près de deux ans. Cette faiblesse est en grande partie imputable à l’atonie des données européennes et chinoises. Heureusement, le secteur des services reste solide et montre même des signes d’amélioration. L’indice PMI des services a grimpé à 53,8, permettant à l’indice PMI composite de rester solidement ancré en territoire expansionniste, à 52,8 (graphique 1).

Si l’on examine les chiffres plus en détail, seuls 47% des pays affichent actuellement un indice PMI manufacturier en expansion (supérieur à 50), contre 38% en début d’année. A contrario, 100% des pays présentent un PMI des services en expansion. Partant, la croissance économique mondiale est principalement alimentée par la résilience du secteur des services. En d’autres termes, elle « vole avec un seul moteur », ce qui représente clairement une source de vulnérabilité.

Les prochains trimestres devraient voir l’activité mondiale ralentir, mais une récession être évitée. La croissance du PIB américain devrait baisser à 1,7% en 2025 (contre 2,5%), celle de la Chine à 4,5% (contre 4,8%) et celle de l’UE à 1,6% (contre 1%). La situation de la Chine reste particulièrement préoccupante en raison de la détérioration de son marché immobilier, de la faiblesse de sa consommation et de la contraction de sa masse monétaire. Pour compenser ces vents contraires et stabiliser la croissance, les autorités chinoises devront probablement mettre en œuvre d’importantes mesures de relance.

D’un point de vue cyclique, la dynamique économique actuelle est donc appelée à rester positive jusqu’au deuxième ou troisième trimestre de 2025.

Source: Bruellan calculations, Bloomberg

Les banques centrales pourraient enclencher l’autre moteur

Les progrès sur le front de l’inflation ont été marqués, la plupart des pays étant désormais proches ou en deçà de l’objectif de 2%. Le taux d’inflation américain est aujourd’hui de 2,5%, tandis que l’Allemagne est à 1,9%, la France à 1,8%, l’Italie à 1,1%, l’Espagne à 2,3%, la Suisse à 1,1% et la Chine même en déflation.

En conséquence, 16 des 35 principales banques centrales du monde – dont celles des États-Unis, de la zone euro, de la Suisse, de la Suède, du Danemark et de la Grande-Bretagne – a ont déjà adopté une posture plus accommodante cette année, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025 (graphique 2). Historiquement, les baisses de taux des banques centrales tendent à être suivies d’une remontée de l’indice PMI manufacturier, ce qui suggère que l’assouplissement monétaire pourrait aider à relancer la croissance dans le secteur manufacturier si malmené.

Une participation élargie à la croissance bénéficiaire

La saison des résultats du deuxième trimestre a dépassé les attentes, pourtant déjà élevées, avec une croissance du bénéfice par action (BPA) de 9% aux États-Unis. Toutefois, le principal enseignement de cette saison bénéficiaire est l’élargissement de la participation à la croissance. C’est en effet la première fois depuis un an que la croissance des bénéfices a été positive (+4,6%) même en soustrayant la contribution des «7 magnifiques», les géants de la technologie. Au cours de chacune des précédentes saisons, l’indice S&P 500 avait enregistré une croissance négative des bénéfices hors «7 magnifiques».

Le troisième trimestre devrait voir cette tendance positive se poursuivre, dans la mesure où le ratio des entreprises relevant leurs prévisions est actuellement à son pic depuis début 2022, tandis que le nombre qui abaissent leurs prévisions reste inférieur à la moyenne.

Les perspectives en matière de BPA à 12 mois demeurent également favorables pour tous les principaux indices: Stoxx Europe 600, S&P 500, Nikkei 225 et MSCI AC Asia ex-Japan. Les valorisations semblent particulièrement intéressantes en Europe et en Asie hors Japon, avec des ratios cours/bénéfice (P/E) prévisionnels de 13,6x et 12,3x, respectivement. La valorisation du marché japonais est neutre (P/E de 18,7x), tandis que le marché américain paraît plus cher (21,2x). Cela dit, une grande partie de la surévaluation américaine provient des «7 magnifiques», l’indice S&P 500 équipondéré se négociant à un multiple plus attrayant de 17x.

Un vaisseau spatial en orbite stable

En conclusion, malgré de nombreux vents contraires – notamment l’affaiblissement des données manufacturières, le fléchissement de la consommation, l’augmentation des déficits et les défis posés par la Chine – les perspectives globales peuvent toujours être qualifiées de prudemment optimistes. La résilience du secteur des services continue de fournir une assise économique stable, tandis que l’adoption de politiques monétaires plus accommodantes à mesure que l’inflation se résorbe devrait contribuer à relancer la croissance du secteur manufacturier au cours des prochains mois. Bien qu’un ralentissement de la conjoncture mondiale soit à prévoir, une récession généralisée ne se profile pas. En outre, l’élargissement de la croissance bénéficiaire et l’abaissement des taux d’intérêt devraient continuer à étayer notre thèse constructive sur les actifs risqués, les actions notamment.

L’économie mondiale, tel un vaisseau spatial en orbite stable, décélère sous contrôle vigilant. Pour l’heure, les conditions restent favorables, mais Houston (alias la Réserve fédérale) est confronté à une tâche délicate: appliquer une poussée juste suffisante pour maintenir le vaisseau spatial en orbite. Cela afin d’éviter tant un plongeon en récession qu’une envolée dans le vide sidéral inflationniste.

Source : Allnews.

Actions européennes: conte de fée ou clap de fin?

Comme dans tout bon conte, le lecteur doit être tenu en haleine. Depuis juin, on a assisté à une litanie de rebondissements sur les fronts politiques, géopolitiques et macroéconomiques.

Au cours du premier semestre, un scénario économique idéal a commencé à se mettre en place pour les bourses européennes, les surprises économiques positives alimentant une solide performance. Jusqu’à ce que des événements, notamment politiques, viennent bouleverser la donne. De quoi faire dérailler le conte que les investisseurs se racontaient et empêcher une fin heureuse?

BOUCLE D’OR ET LES TROIS OURS.

Il était une fois trois ours et une petite fille appelée Boucles d’or. Un jour, la petite fille vit une maison et y entra. Sur la table se trouvaient des bols de gruau. Elle goûta le grand bol et dit: «Cette bouillie est trop salée!» Elle goûta le bol moyen et dit: «Cette bouillie est trop sucrée!» Elle goûta le petit bol et a dit: «Ce gruau est parfait.» Et… le marché est monté!

Il n’est pas si ironique que le scénario économique préféré des investisseurs et des marchés financiers tire son nom d’un conte pour enfants. Après tout, les investisseurs aiment se raconter des histoires. Durant la première partie de cette année, le dosage des ingrédients du gruau semblait parfait: une croissance plus résiliente que prévu, une inflation décélérant comme anticipé, et donc un début de baisse des taux d’intérêt. Tout cela a permis au narratif «Goldilocks» de se poursuivre. Les actions européennes ont ainsi progressé de près de 9% sur les six premiers mois de 2024, portant le gain par rapport aux points bas de septembre 2022 à 35%.

Cependant, comme dans tout bon conte, le lecteur doit être tenu en haleine. Depuis juin, on a ainsi assisté à une litanie de rebondissements sur les fronts politiques, géopolitiques et macroéconomiques: la dissolution décidée par Emmanuel Macron, la tentative d’assassinat de Donald Trump, le retrait de Joe Biden au profit de Kamala Harris, l’intensification des conflits au Moyen-Orient, et les données en matière d’inflation et de croissance du PIB. Si la volatilité a refait son apparition, aucun de ces heurts n’a fait durablement varier le scénario en place. Au cœur de l’été, cependant, le doute s’est immiscé, suite à des chiffres de l’emploi et d’activité manufacturière moins bons que prévu. En trois séances, le spectre de la récession a resurgi, le «méchant» du conte a été trouvé en la personne de Jérôme Powell, et le scénario heureux s’est vu sérieusement chahuté.

Alors, approchons-nous désormais de la fin du cycle, avec une possible récession prochaine et l’absence de fin heureuse, ou sommes-nous toujours au milieu de la phase d’expansion conjoncturelle, avec encore du potentiel de croissance bénéficiaire et de revalorisation des multiples boursiers, notamment en Europe?

Si les dernières données macroéconomiques se sont avérées moins bonnes que prévu, les données microéconomiques sont, elles, plus satisfaisantes. Les résultats du deuxième trimestre ont atteint les attentes en Europe, et les ont même dépassées aux États-Unis. Surtout, ce trimestre a été le premier depuis début 2023 pour lequel les bénéfices des entreprises européennes ont affiché une croissance. Une amélioration qui pourrait même s’amplifier en deuxième partie d’année, étant donné les effets de base favorables. C’est la raison pour laquelle un certain nombre de projections de la part des dirigeants d’entreprises demeurent positives. Ce que l’on peut en revanche souligner, c’est la dichotomie entre les résultats des secteurs dits «défensifs» d’une part, meilleurs qu’attendus, et ceux des secteurs cycliques, plus faibles.

Les résultats du deuxième trimestre ont atteint les attentes en Europe et affiché une croissance positive pour la première fois depuis début 2023

Source: Bloomberg, JP Morgan

En début d’année, nous tablions sur une progression des indices européens avec des épisodes de volatilité accrue, liés notamment au calendrier politique et aux risques d’erreurs des banquiers centraux. Partant, nous recommandions un positionnement prudent et constructif, privilégiant uniquement des actifs de qualité. Il nous semblait important de rééquilibrer l’exposition sectorielle, réduisant la part cyclique en faveur de secteurs plus défensifs, tant ces derniers avaient sous-performé depuis les points bas de 2022. Si le deuxième trimestre 2024 nous a donné tort, avec très peu de volatilité, il semblerait que cette dynamique soit désormais à l’œuvre. Face aux incertitudes actuelles, nous demeurons fidèles à cette stratégie initiale, tout en étant encore plus sélectifs sur le «buy-on-dips»: uniquement des titres de qualité, dont la valorisation est inférieure aux moyennes de long terme, et en veillant à maintenir un équilibre entre cycliques et défensives.

Nous continuons de sélectionner des leaders dans leurs marchés, peu endettés, à l’image des entreprises familiales, et exposés à la croissance du PIB mondial, afin d’éviter les écueils domestiques qui affleurent parfois en Europe.  

Et pour conclure sur une note optimiste, remémorons-nous les paroles de Freddie Mercury dans son célèbre The Show Must Go On: «Les contes de fées d’hier évoluent mais ne meurent jamais (…) Le spectacle doit continuer». Boucles d’or, disons-nous?

Source : Allnews

Hâte-toi lentement

Le contexte s’améliore doucement pour l’économie suisse, même si cette année devrait voir la croissance s’inscrire en-deçà du potentiel de long terme.

Ce qui nous semble particulièrement positif, c’est la normalisation du niveau des stocks, voire, dans certains cas, leur niveau anormalement bas, propice à une reprise des entreprises plus cycliques en seconde partie d’année. Ce qui est surprenant en revanche, c’est que malgré un certain nombre de signaux encourageants et porteurs, les petites et moyennes capitalisations continuent d’être largement à la traîne.

Une croissance inférieure au potentiel: 2024 ressemble en tout point à une année de transition. Si l’économie helvétique a tenu jusqu’ici, malgré une conjoncture morose pour la plupart de ses partenaires européens, c’est grâce notamment à la résilience de la consommation privée, ainsi qu’à un secteur des services toujours robuste. Le second semestre pourrait cependant marquer le retour d’une dynamique positive pour les exportations et le secteur manufacturier, après de long mois d’errance. La raison de cette reprise graduelle est une évolution un peu plus favorable de la conjoncture européenne, qui semble avoir passé le creux de la vague après deux ans de faiblesse. Ne nous réjouissons pas trop vite néanmoins, car si les prémices d’une reprise se dessinent bel et bien, les capacités de production devraient rester malgré tout en-dessous de leur potentiel de long terme dans un environnement toujours marqué par un certain nombre de risques et de défis et par un coût du crédit élevé, hors de Suisse tout du moins. De fait, probablement soutenu par la récente baisse des taux, et pour la première fois depuis presque un an, le PIB helvétique a pu compter au 1er trimestre sur une impulsion positive des investissements en biens d’équipements (+0,8%), preuve que les entreprises sont désormais un peu plus optimistes quant à la situation conjoncturelle pour les prochains mois. Il n’en demeure pas moins que la croissance pour l’année en cours devrait être inférieure à la moyenne historique, espérée autour de +1,2%, hors effets positifs liés aux JO et à l’Euro de foot, et qu’il faudra attendre 2025 pour renouer avec un rythme plus soutenu et plus conforme au potentiel (au-dessus de 1,5%).

Une normalisation des stocks: L’indice des directeurs d’achat (PMI) qui mesure l’activité manufacturière du pays a pointé en juin pour le 18e mois consécutif en-dessous du seuil de croissance. Jamais dans l’histoire récente une récession manufacturière n’a été si longue. Si on additionne les écarts cumulés en-dessous de ce seuil fatidique de 50, alors seule la période de la grande crise financière de 2008 a dépassé la période actuelle en intensité (120 écarts cumulés contre 108 actuellement). Et pourtant, à y regarder de plus près, il y a malgré tout quelques motifs de réjouissance dans ces chiffres peu reluisants. Tout d’abord, depuis le point bas de juillet 2023, les données mensuelles se sont graduellement améliorées. Ensuite, si on analyse les sous-composants, on constate que non seulement les carnets de commandes sont en hausse (même si la donnée fraîchement publiée du mois de juin repart quelque peu à la baisse) mais le niveau des stocks semble aussi particulièrement bas (graphique ci-dessous). Selon la Banque nationale suisse (BNS), qui effectue chaque trimestre une enquête auprès des entreprises à travers tout le pays, un grand nombre d’entreprises industrielles semblent indiquer que le phénomène de déstockage a pris fin chez leurs clients, ce qui serait bien entendu de très bon augure pour l’évolution de la demande. Même constat du côté des entreprises que nous suivons, pour qui non seulement le niveau des inventaires s’est normalisé, mais est parfois même bien en-dessous de la moyenne, donnant lieu à un sursaut d’activité. Chez le spécialiste des techniques sanitaires Geberit par exemple, après des mois de déstockage, le 1er trimestre a vu les grossistes inverser la tendance et recommencer à constituer des stocks face à un niveau considéré comme anormalement bas. Pour pouvoir confirmer cette évolution positive, il faudra en revanche que cette reconstitution soit suivie d’une reprise ferme de la demande, sans quoi le cercle vicieux se remettra en marche.

Les carnets de commandes sont en hausse alors que le niveau des stocks semble particulièrement bas

La BNS en remet une couche: Alors qu’une majorité d’économistes pensait qu’elle ne bougerait pas avant septembre, la BNS a de nouveau pris le marché de court en abaissant ses taux de 0,25% lors de sa réunion du mois de juin. Le fait qu’il n’y ait quasiment pas d’effets de second tour visibles sur le renchérissement, à l’exception d’une hausse des loyers (+1% en trois mois et +3,4% sur un an) mais qui reste maîtrisable, a grandement aidé la BNS à prendre cette décision. Une croissance en-deçà du potentiel de long terme, aussi bien en Suisse qu’à l’étranger, a été un argument supplémentaire pour ne pas laisser des taux sur un niveau considéré comme restrictif. Mais ce qui a probablement fait pencher la balance pour une intervention avant l’été et emporté la décision, c’est la soudaine et forte appréciation du franc suisse depuis quatre semaines. Dans un contexte de fortes incertitudes politiques en Europe, le niveau de la monnaie en termes réels est à nouveau en territoire pénalisant pour les entreprises exportatrices, et plus particulièrement pour le secteur industriel déjà bien affaibli par la récession manufacturière qui sévit depuis plusieurs trimestres. Vu l’incertitude toujours très marquée quant à l’évolution de l’inflation à travers le monde, le travail d’équilibriste de l’institution monétaire helvétique n’est de loin pas terminé.

Les voyants sont au vert pour les petites et moyennes capitalisations et pourtant…: Cela fait déjà quelques mois qu’un certain nombre de paramètres essentiels au redémarrage des petites et moyennes capitalisations sont en place, mais cette classe d’actifs, aussi bien en Suisse qu’à l’étranger, continue de sous-performer le marché dans son ensemble. La corrélation entre les plus petites valeurs de la cote et les indices PMI est par exemple importante. Et quand bien même le niveau actuel de ces derniers indique toujours une contraction, on assiste depuis une année à une amélioration sensible de la situation manufacturière, ce qui devrait en théorie être favorable aux petites et moyennes capitalisations. Leur prime de valorisation est également bien en-dessous de la moyenne historique, ce qui constitue un autre facteur important pour une future surperformance. De plus, depuis les points bas d’octobre dernier, elles n’ont même pas rebondi plus fortement alors que, si l’on compare la performance de l’indice des petites et moyennes capitalisations (SPI Extra) à celui des grandes capitalisations (SMI ajusté des dividendes) depuis six ans, le delta est de plus de 50% en faveur du SMI. Jamais dans l’histoire de la bourse suisse une telle différence de performance en défaveur des valeurs secondaires n’a existé. Même la dépréciation de la monnaie helvétique en début d’année ne leur a pas profité, bien que leurs bénéfices soient généralement plus sensibles aux soubresauts du franc. Que manque-t-il à leur réveil, si même deux baisses de taux par la BNS n’ont pas eu d’effet ? Il semblerait qu’il faille plutôt chercher du côté des taux américains, puisque les petites et moyennes capitalisations suisses réagissent plus fortement à l’évolution des taux outre-Atlantique (graphique ci-dessous). Tant qu’il n’y aura pas davantage de visibilité quant à une future baisse des taux de la part de la Réserve Fédérale (Fed), il est fort à parier que cette classe d’actifs n’aura pas la faveur des investisseurs. Mais attention au retour de manivelle, car la croissance des bénéfices attendue pour cette année (de même que pour 2025 et 2026) est nettement plus importante du côté du SPI Extra que du SMI. Ainsi, en se basant sur les bénéfices de 2026, la valorisation des deux indices est identique (P/E de 15x) alors que les petites et moyennes capitalisations affichent typiquement une prime!

Les petites et moyennes valeurs suisses réagissent plus fortement à l’évolution des taux outre-Atlantique

Source : Allnews.

Actions Suisses : à la traîne des autres marchés, entre déception et espoir

Un grand merci à la Syz Group et à Charles-Henry Monchau, CFA, CMT, CAIA d’avoir invité Anick Baud-Woodtli, notre spécialiste en actions suisses à participer au SYZ Club.

Sur le thème « Actions suisses: à la traîne des autres marchés, entre déception et espoir » elle a mis en lumière le potentiel prometteur des entreprises helvétiques après une période difficile

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